L’eau à Roubaix

Cette étude désire répondre à une question souvent posée mais jamais traitée : comment l’industrie textile a-t-elle pu se développer à Roubaix malgré le manque de voies de communication, le manque de matières premières sur place et surtout celle qui retiendra notre attention, le manque d’eau si nécessaire à toute entreprise industrielle ?
 
DE L’ARTISANAT A L’INDUSTRIE
La formation de Roubaix est un phénomène particulièrement artificiel. Elle provient d’une cellule de vie pratiquement négligeable, ayant vécu du travail de la terre et du labeur artisanal, lequel s’est trouvé favorisé, dans la suite des temps par la proximité du centre marchand de Lille.
Puis vient une époque pendant laquelle Roubaix, à la suite de luttes répétées dont la trace se trouve dans notre histoire locale, a réussi à se libérer de Lille pour travailler d’une manière indépendante. Elle a tiré parti elle-même de la matière première (coton et laine), qu’elle avait appris à connaître et à façonner. Mais pour passer de la production artisanale à la production industrielle, il a fallu toute la volonté et le courage des Roubaisiens.
Parmi les difficultés de l’expansion, il y eut d’abord les moyens de communication. Sans nous attarder, signalons que c’est en traçant eux-mêmes des routes vers Lille, Tourcoing et la Belgique, en favorisant le chemin de fer (première gare en 1842) que les Roubaisiens ont pu sortir de leur isolement. Du point de vue routier, au départ de Lille (auquel notre passé se rattache), les routes s’éparpillent dans toutes les directions : Tournai, Courtrai, le Littoral, en ignorant Roubaix. C’est tellement vrai qu’à la fin des deux guerres, les troupes libératrices atteignant Lille par le sud, ont continué leur progression vers Tournai, vers Courtrai et le littoral sans passer par Roubaix qui est à chaque fois resté une dizaine de jours dans un angle mort, ignoré des libérations !
 
CARTOGRAPHIE HYDROLOGIQUE ROUBAISIENNE
La deuxième cause défavorable à tout décollage industriel fut le manque endémique d’eau si nécessaire pour passer du stade de la manufacture à celui de l’usine. Le manque d’eau ne signifie pas absence complète d’eau, car la ville de Roubaix est bâtie sur une hauteur séparant la vallée de la Deûle, de la vallée de l’Escaut. Elle occupe le versant de l’Escaut sur 1 200 hectares et le versant de la Deûle sur 58 hectares. La presque totalité des eaux pluviales et résiduaires est donc envoyée dans l’Escaut par l’intermédiaire de l’Espierre.
Ce ruisseau prend sa source sur le territoire de Mouvaux, reçoit le riez Saint-Joseph situé tout entier sur Roubaix et par un parcours sinueux, se dirige vers la frontière belge. Il reçoit le ruisseau de Barckem puis le courant des Piats venant de Tourcoing, descend vers le sud et à 400 mètres de l’écluse du Sartel, reçoit le Trichon, principal émissaire des déjections industrielles de Roubaix, suit les canaux de Roubaix et de l’Espierre et au village d’Espierre, se jette dans l’Escaut.
 
Avec le riez de l’Espierre, nous avons :
– au nord le riez Saint Joseph
– au sud, le courant des Trois Ponts et le courant de Maufait
– à l’est, le courant de Cohem,
– au milieu de la ville, de l’ouest à l’est, nous avons le Trichon qui a été le berceau de Roubaix.
 
Le parcours du Trichon 
L’étymologie de Roubaix n’est-elle pas : Ross-Bach, le ruisseau aux roseaux ou aux chevaux ! Etant donné son importance dans l’histoire de Roubaix, il est bon de s’attarder sur le Trichon.
 
Il prend sa source près d’une ferme disparue, sur le territoire de Mouvaux. Il passe à la limite de la propriété Vaissier (le fameux roi du savon du Congo), puis sous le canal dans un siphon ensuite rue Carpeaux à Wasquehal, rue du Riez à Tourcoing et rue de la Mackellerie à Roubaix. Il passe sous l’usine Lemaire et Dillies, rue Boucher de Perthes, traverse la rue du Luxembourg, passe sous l’usine des anciens établissements Cordonnier, traverse le chemin de fer à 50 mètres du pont des Arts, coupe la rue de la Digue et la rue du Vivier (étang alimenté par le Trichon), arrive rue de l’Epeule à l’ancien abreuvoir, passe sous l’ancienne usine Ernoult-Bayart, coupe le square Pierre Catteau, la rue Mimerel et passe sous l’usine Prouvost-Scrépel et celle de Georges Masurel et sous la teinturerie Auguste et Jean Dubar. Il passe ensuite sous l’usine Deschepper, longe l’usine Delattre et coupe la rue Neuve près du siège de l’Automobile Club.
 
En 1727, il passait sous un pont à péage avant d’alimenter les fossés du château. Il tourne à angle droit par la rue de la Poste, passe sous l’école de la Sagesse, sous les anciennes halles, rue Pierre Motte, derrière les maisons du boulevard Leclerc et arrive place de la Liberté à 50 mètres du boulevard. Il la traverse en biais, longe la Banque de France. Il y avait autrefois, à sa gauche, un affluent, le ruisseau amenant les eaux de la Fosse aux Chênes, au lieu-dit Fourquencroix ainsi nommé parce qu’à cet endroit se trouvait la chaussée de Tourcoing à Lannoy par l’Hommelet qui traversait le chemin de Roubaix à Wattrelos formant ainsi une croix.
 
Continuant son parcours, le Trichon passe sous l’immeuble du CIL du Galon d’Eau, où se trouvait jadis le peignage Allard, arrive quai de Lorient et traverse le canal dans un siphon à gauche de la porte de l’écluse. Avant de traverser le canal, il était encore à découvert, vers 1900, derrière une maison du quai de Lorient.
Il donnait l’occasion à certains de pratiquer un métier que l’on retrouve aussi sur l’Espierre près de la rue de l’Union à Wattrelos. Des gens ingénieux avaient planté dans le cours d’eau des broches de fer en quinconce. La laine échappée des peignages avec les eaux de lavage, s’accrochait à ces broches et la récolte de la laine donnait une honnête aisance à ces pêcheurs d’un genre spécial.
 
Après le canal, le Trichon passe sous l’usine Carissimo, coupe la rue des Soies, passe sous le peignage Alfred Motte puis sous le chemin de fer et finalement va se jeter dans l’Espierre.
Nous avons là une explication certaine de la présence de tous ceux qui avaient besoin d’eau : les blanchisseurs, les apprêteurs, les teinturiers et par la suite ceux qui montèrent des machines à vapeur comme les filateurs.
 
L’EAU ET L’INDUSTRIALISATION
La première phase de l’industrialisation de la filature de coton commence en 1804 chez Grimonprez Père et Fils qui procédèrent à la première installation à Roubaix du système mule-Jenny. Mais l’installation était rudimentaire. Les métiers fonctionnaient au moyen d’une roue que le fileur faisait tourner lui-même. Les préparations étaient mises en mouvement par une grande roue qu’un homme faisait tourner. Dans les grands ateliers, le seul moteur était un manège à chevaux.
La progression de la filature changera du tout au tout quand les premières machines à vapeur ou pompes à feu, comme on le disait au début, furent introduites à Roubaix vers 1820.
De 1825 à 1830, le nombre passa à 30 unités. Les fabricants utilisaient pour la construction de leurs ateliers le fond de terrain derrière leur maison. Beaucoup s’installèrent, comme on l’a vu, dans la rue du Grand chemin, côté sud, car ils pouvaient utiliser l’eau du ruisseau du Trichon. Mais la multiplicité des machines à vapeur aboutit très rapidement à un certain assèchement des ruisseaux et des puits.
 
TROUVER DE L’EAU !
A partir de cette époque, la hantise de l’eau commença alors chez les Roubaisiens. Ce n’est pas le moindre sujet d’étonnement pour l’observation que le fait pour notre ville de Roubaix de s’être lancée dans l’industrie sans cet élément indispensable : l’eau.
Certains projets timides avaient proposé, au début du siècle dernier de recueillir les eaux des ruisseaux dans un étang artificiel, creusé dans « Le Pré de la Brasserie » (emplacement actuel de Roubaix 2000). Le projet n’eut jamais de suite. D’autres, sans faire de projets donnèrent leurs observations.
 
Ainsi un rapport de 1838, note que le riez du château (qui n’est qu’une dérivation du Trichon ) contenait : « de temps immémorial une eau claire et limpide » qui semble avoir perdu cette qualité.
 
Dans le même sens, huit ans plus tard, un rapport adressé au Maire, émanant de propriétaires de la rue du Grand Chemin, expose que : « Les eaux du riez du Trichon qui traverse leurs propriétés, eaux autrefois claires, limpides et potables même, sont devenues aujourd’hui bourbeuses et malsaines ». Une commission nommée pour juger du bien-fondé de cette réclamation, conclut, non sans raison, que      « c’est une conséquence inévitable du développement de la ville ! ». La multiplicité des manufactures naissantes avait d’abord presque vidé les ruisseaux, puis les avait transformé en égouts, mais la ténacité des Roubaisiens à trouver de l’eau leur en a fait chercher partout où cela était possible.
 
Le manufacturier Mimerel, venant d’Amiens, avait fondé vers 1820 sa filature à l’emplacement actuel du cinéma Casino, entre la Grande Rue et la place de la Liberté. Il voulait ainsi profiter des eaux du Trichon qui passe près des fondations. Désirant passer du manège de chevaux comme énergie motrice à la machine à vapeur, il se heurta comme beaucoup au manque de débit pour alimenter une machine grande consommatrice d’eau. Il fut un des premiers à faire un forage et fut très content de signaler à tous sa réussite. Il avait atteint la nappe aquifère des sables d’Ostricourt à une trentaine de mètres de profondeur. Mais, comme il avait fait des sondages avec des buses de bois, qui se sont détruites sous l’effet du temps, il dut recommencer en sondant plus profond dans le calcaire carbonifère.
 
LE CANAL DE ROUBAIX
Pendant que certains creusaient le sol, d’autres concevaient dès 1813 un canal qui traverserait le territoire reliant la Deûle à l’Escaut. Il fut livré à la navigation en quatre parties :
– la première entre Croix et la Deûle par la Marque en 1832,
– la deuxième entre Roubaix et la frontière belge en 1843,
– la troisième devant relier les deux premières,
– la quatrième partie fut la branche de Tourcoing en 1892.
 
La troisième partie connut de multiples avatars. Son tracé traversait Roubaix et devait rejoindre le tronçon numéro 1 à travers « La Montagne de Croix » (le boulevard de Paris actuellement) en un parcours souterrain. Des éboulements multiples firent abandonner les travaux. Par la suite la partie déjà exécutée fut comblée et donna le boulevard Leclerc et le boulevard Gambetta. Le reste du chantier fut converti en parc public : le Parc Barbieux.
 
Avant d’être comblée, cette partie du canal fit s’installer nombre de fabriques. Motte-Bossut avait choisi la rue de l’Union pour installer sa « filature monstre ». Il avait le Trichon à ses pieds et le canal devant sa chaufferie alimentant ainsi ses chaudières avec du charbon venant de Belgique. Quand plusieurs incendies (1845-1859) la détruisirent, il passa de l’autre côté du canal et à partir de 1853 construisit l’usine actuelle.
D’autres fabricants l’imitèrent et s’établirent le long du canal : Huet Tissage, Toulemonde-Destombes Filature, Allart Peignage de laine, Motte-Porisse Filature de laine, Motte-Meillassoux Peignage à l’entrée de la rue des Longues Haies. Il n’y avait pas de maisons à cette époque entre la fabrique et le canal.
Au départ, toutes ces firmes avaient tenté de prendre l’eau du canal pour alimenter leurs chaudières. Il fallut « mettre le holà », car le canal était pour la navigation des pondéreux et non pour l’alimentation en eaux industrielles.
 
L’utilisation de la machine à vapeur posait des problèmes d’installation, sans que soit résolu pour autant le problème de l’alimentation en eau.
 
EXTRAIT D’UNE LETTRE DE LOUIS MOTTE-BOSSUT A SA FEMME EN 1851
« Ne maudis pas nos machines à vapeur qui me font danser depuis longtemps. Elles sont sages et promettent de l’être de plus en plus, mais elles n’ont plus d’eau. Elles ont soif et souffrent de cette disette, elles marchent moins bien. Bref, depuis huit jours, je passe mon temps à faire faire des rigoles dans le fond du canal. Nous faisons couler les eaux d’un côté ; nous les rappelons de l’autre. La nuit détruit les travaux édifiés le jour, et, nous devons les recommencer le lendemain. Mais à l’heure qu’il est, cela marche et j’espère que cela va continuer à bien marcher ».
 
AUTRE LETTRE DE LOUIS MOTTE-BOSSUT A SA FEMME EN 1854
« … si j’ai le bonheur d’avoir de l’eau dans le canal pour marcher sans arrêt, je ferais tout ce que je pourrais pour passer huit jours à Blankenberghe avec toi… ».
 
ROUBAIX MANQUE D’EAU !
Alimenter en eau la machine à vapeur est une chose, rejeter les eaux usées en est une autre. Quand plusieurs filateurs demandent au Maire l’autorisation d’installer une machine à vapeur, le Maire leur envoie l’accord à condition de ne pas laisser écouler sur la rue les eaux provenant des dites machines. Mais à la suite des réclamations devant cette interdiction, le Préfet intervient le 2 juillet 1832 en écrivant au maire :
 
« Le Conseil, dans l’intérêt général, abandonne sa première opinion, se fondant sur ce que les fabricants ne pourraient être privés du droit commun de faire écouler leurs eaux sur la voie publique que dans le cas où cela présenterait des inconvénients soit pour la salubrité soit pour la propreté ; que les fontaines d’eau chaude que fournissent les pompes à feu rendront les plus grands services à la ville de Roubaix qui a besoin d’eau et qui dans l’été fait de grandes dépenses pour en faire chercher au loin , que ces fontaines donneront à la classe indigente un moyen commode de lessiver son linge, qu’elles offriront au voisinage de l’eau chaude pour des bains et assureront des secours en cas d’incendie, que ce serait nuire aux intérêts de tous et particulièrement des pauvres que de renoncer à un avantage aussi évident, qu’à la vérité ces eaux nuisent aux pavés pendant les grandes gelées mais qu’il est faux de remédier à cet inconvénient en imposant aux pétitionnaires l’obligation de faire réparer les dégradations que les eaux provenant de leurs machines auront occasionnés aux pavés ».
 
Cette suggestion de fontaine d’eau chaude resta lettre morte, par contre, vingt cinq ans plus tard, l’eau étant toujours à l’ordre du jour, la Chambre consultative de Roubaix revint sur le projet du canal en écrivant au ministre de l’Agriculture le 15 décembre 1857.
 
« … L’achèvement du canal… nous donnerait surtout l’eau que nous refuse notre sol asséché par des forages trop multipliés et que nous attendons seulement du niveau supérieur de la Deûle. La ville … attend avec anxiété que l’Etat, réalisant ses promesses, commence les travaux du souterrain. C’est à dessein, Monsieur le Ministre, que nous employons le mot anxiété, la position intolérable que nous subissons ne le justifie que trop. Nous touchons à la mi-décembre et l’eau nous manque à ce point que, soit pour les moteurs, soit pour les teinturiers et les lavages de laines, soit même our les usages domestiques, nos rues sont incessamment sillonnées par des charrois d’eau : l’eau est devenue une véritable marchandise dont la valeur influe sur le prix de revient des objets manufacturés… »
 
En 1858, un fermier a payé son fermage en vendant de l’eau provenant des fossés bourbeux de sa ferme !
 
LES EAUX DE LA LYS ET D’ANCHIN
Les années passent. Pas de succès du côté du canal et toujours trop peu d’eau pour alimenter les machines à vapeur. Le Maire de Roubaix s’oriente alors dans une autre direction : aller chercher l’eau dans un fleuve à grand débit. Le moyen le plus rapide et le plus sûr fut de s’adresser à une compagnie qui se chargea de puiser l’eau dans la Lys et de s’entendre avec Tourcoing qui avait la même préoccupation. La question fut mise à l’étude. Elle n’aboutira que six ans plus tard. Elle donna lieu, en 1863, à une cérémonie d’inauguration qui se déroula dans un enthousiasme bien compréhensible.
 
Pourtant, ce n’était là qu’une demi-mesure, car cette eau qui amenait à Roubaix les odeurs de rouissage du lin, était impropre à la consommation ménagère. Elle satisfaisait toutefois les besoins de l’industrie. Celle-ci trouva un appoint dans la continuation de percement de forages nombreux qui allaient chercher à des profondeurs toujours plus grandes pour les épuiser, les nappes souterraines de la région. La tradition nous dit que, lorsque les usines de Roubaix sont en grève, l’eau remonte dans les puits à Tournai !
 
Pour avoir enfin de l’eau potable, on se décida à creuser un forage à Anchin, et il y eut alors à Roubaix de l’eau industrielle venant de la Lys et de l’eau potable venait de Pecquencourt (1896).
 
Quand le problème de l’eau fut enfin résolu, il y eut, avant la guerre de 1914, un changement d’énergie. Ce fut l’électricité qui entraîna la disparition lente mais sûre de la machine à vapeur au profit du moteur électrique pour chaque métier, pour des raisons d’économies et d’autonomie.
Seules les grandes entreprises de lavage de la laine, de blanchisseries, de teintures et d’apprêt continuèrent à avoir certains problèmes avec l’eau. Beaucoup d’usines préfèrent actuellement avoir leurs propres forages plutôt que l’eau courante qui est de plus en plus onéreuse.
 
En conclusion, nous pouvons louer la ténacité des Roubaisiens qui surent répondre à un besoin aussi essentiel que l’eau ; ils utilisèrent les riez naturels qui parcouraient la ville, particulièrement le Trichon, creusèrent des forages de plus en plus profonds, insistèrent pour avoir un canal sur lequel les manufacturiers avaient fondé beaucoup d’espoir et qui leur apporta finalement beaucoup de déceptions. Ils sont ensuite allés chercher l’eau de la Lys pour l’usage industriel, puis l’eau artésienne à Pecquencourt pour l’eau potable.
 
Bibliographie :
Pierre BRUYELLE « Les Grandes Villes Françaises, Lille-Roubaix-Tourcoing » in La Documentation Française n° 3206 3 juillet 1965.
Félix DELATTRE « Le Riez du Trichon » in Mémoires de la Société d’Emulation de Roubaix, Tome 35, 1961.
Gaston MOTTE, « Roubaix à Travers les Ages », 1946
Gaston MOTTE « Motte-Bossut, une époque 1817-1883 », lettres de familles
Théodore LEURIDAN « Histoire d’Archives de l’ancienne Chambre Consultative des Arts et Manufactures de Roubaix 1805-1872 » Reboux 1879.