Le Trichon

Ce quartier ne tire pas son nom d’une quelconque ferme mais du passage du riez du Trichon . Pour Leuridan, Trie, Tries, Triez désigne un espace de terrain abandonné par les eaux d’un ruisseau ou formé par ses alluvions. Le nom de  » Trichon «  serait une appellation générale à laquelle l’usage a donné un sens particulier et qui s’est étendu au ruisseau même qui a produit le Triez, au bois qui croissait sur ses rives et au hameau qu’il arrosait. Quelques vieilles fermes existaient autrefois dans le quartier du Trichon : la ferme Selosse qui a fait place à la rue de Soubise, les censes Destombes, Watteau, Gadenne et Tiers.

La rue du Bois est mentionnée dès 1682. Elle tire son nom du petit bois du Trichon. Cette rue était un sentier par lequel on allait rejoindre le cabaret du Croque-Chuque  en passant le riez du Trichon sur une simple planche. Pour ce qui est de la Place du Trichon, on construisit sur celle-ci en 1862 un  » Minck  » ou marché aux poissons qui fut agrandi en 1887 pour être finalement démoli en 1951 et laisser la place à un petit square.

En 1867, Constantin Descat, Maire de Roubaix, décida que la rue ouverte sur les terrains des héritiers Tiers au Trichon entre la rue des Arts et des Fleurs prendrait le nom de « rue du Trichon ». La rue Rémy Cogghe qui s’appela rue des Fleurs jusqu’en 1935 reprend le tracé de l’ancien sentier du Trichon qui conduisait de la Place du Trichon à l’Epeule. La rue Mimerel est un peu plus récente : c’est en 1890 que le Comte Mimerel écrivit à l’Administration municipale pour lui demander l’autorisation de percer une rue au travers de sa propriété de la rue du Grand-Chemin en demandant : qu’en souvenir des services rendus à l’Industrie et au Commerce de Roubaix par sa famille, la rue prenne à perpétuité le nom de rue Mimerel.

La même année, la propriété de Pierre Catteau fut rachetée par la Mairie : le parc fut transformé en jardin public tandis que la maison devint tribunal. La rue Miln avait été ouverte pendant le second Empire sous le nom de rue Impériale. Elle fut débaptisée et reçut le nom de rue Miln par un arrêté municipal de 1871.

De l’autre côté de la Place du Trichon, la rue Verte apparaît avec le lieu-dit du Trichon dans l’inventaire des rues, chemins et lieux-dits de 1596. En 1836, une nouvelle rue est créée : la rue du Midi. La rue du Midi et la rue Verte donnèrent en 1867 la rue de Sébastopol, suite à la victoire impériale de 1855 pendant la guerre de Crimée. Sur le cadastre de Vendémiaire an XIII, la future rue de Soubise n’était encore qu’un chemin de neuf mètres de large qui constituait une voie de communication entre Roubaix et Lille.

Par décret municipal du 28 octobre 1867, l’ancien Chemin Vert devint la rue de Soubise. Ancienne rue de la Place Verte, la rue du Curoir fut ouverte le 6 octobre 1826 et son nom évoque, selon Leuridan, un ancien établissement où les ménagères du bourg faisaient curer leur linge. Dans cette rue s’installa en 1844 l’entreprise Delattre et fils, l’usine existe toujours et attend une reconversion prochaine. La rue des Fabricants a été ouverte en 1826 et classée dans le réseau des voies urbaines en 1847.

  

Xavier Lepoutre

 

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