Chacun sait que Roubaix a compté un aérostier des plus célèbres en la personne de Jean-Baptiste Glorieux, dont une rue de la ville porte le nom.
Un personnage tout aussi aventureux avec lequel d’ailleurs il organisa un bon nombre d’exploits, tel était Zéphirin Disdal, né à Roubaix le 11 février 1852, fils de Louis-Désiré Disdal, ouvrier fileur et de Césarine Marissal, son épouse. Ils habitaient rue de l’Alouette dans la cour Michiels.
Après avoir servi sept ans dans l’armée française en Algérie à la suite d’un engagement qu’il avait souscrit dès que son âge le lui permit, Zéphirin Disdal, rentré à Roubaix, monta un commerce de charbon et s’installa rue du Parc.
Jean-Baptiste Glorieux était alors en pleine gloire et avait coutume d’emmener avec lui un équilibriste qui exécutait des exercices de trapèze accroché à la nacelle du ballon pour augmenter l’attrait du public.
On commençait aussi à tenter des essais de parachutisme en plaçant sous l’aérostat une sorte de toile coupée en forme de corolle retenue par une corde que le « ballonniste » coupait lorsqu’il jugeait la hauteur suffisante. Le Trapéziste utilisait alors cet engin comme un parachute. Après une chute brutale, l’air s’engouffrant dans la toile, freinait la descente.
Zéphirin Disdal, que rien n’effrayait et qui s’était lié d’amitié avec Jean-Baptiste Glorieux, devint rapidement l’équilibriste préféré de celui-ci et faisant preuve d’un mépris total du vertige, se porta volontaire pour des essais de parachute.
La première tentative eut lieu le 22 juin 1884 à l’occasion d’un envol de ballon à Lille. Zéphirin fut lâché au-dessus de Thumeries où il atterrit sain et sauf. Le 14 juillet suivant, un envol au départ de Roubaix lui donna l’occasion de renouveler son exploit, il reprit contact avec le sol à la Broche de Fer à Herseaux. Le 19 octobre de la même année, le ballon partant du parc de Monsieur Pierre Catteau près de l’actuelle rue Mimerel, le fit atterrir au Petit Lannoy. A cette occasion, il faillit avoir un accident ayant touché le sol devant une voiture hippomobile qui manqua de l’écraser.
Dès lors, le tandem Glorieux-Disdal devint célèbre et multiplia les démonstrations. Le 12 juin 1887, Zéphirin Disdal se produisit devant le Roi des Belges et sauta au-dessus de Mons, capitale du Hainaut, où il atterrit sans dommage.
Cependant, avec l’âge, il dut cesser ce sport périlleux et grâce à quelques économies, il reprit un cabaret rue de Blida, puis rue d’Oran.
Sa renommée n’était pas totalement tombée dans l’oubli car lors de la création de la société d’aviation « Les Ailes Roubaisiennes », il fut sollicité pour en être le président honoraire.
Il termina sa vie à l’hospice Blanchemaille, où il s’éteignit le 20 mai 1930 à l’âge de 78 ans.