Ce nom était porté par une ancienne famille de laboureurs dont Ghilbert des Barbieurs était Lieutenant de Roubaix en 1428 et est cité comme l’un des plus riches de Roubaix. Le nom de » Barbieux « apparaît à la fin du XVIIe siècle.
Le hameau des « Huchons « serait lié à la famille Prouvost. En 1474, Jean Prevost, dit des » Huçons « était échevin de Roubaix. Toujours selon Leuridan, la ferme Prouvost était la ferme Lepers, située à peu près au niveau du carrefour actuel boulevard du Général de Gaulle et du boulevard de Douai. Cette ferme qui appartenait à la Révolution au sieur Vander Cruisse fut rachetée par le censier Lepers dans le but de la rendre à son maître, ce qu’il fit. La famille Vander Cruisse, reconnaissante, abandonna au censier Lepers la ferme avec son verger, ne gardant que les terres.
De nos jours, l’appellation » Barbieux « a supplanté celle des » Huchons » qui n’apparaît plus que dans la dénomination des réservoirs d’eau des Huchons. Le quartier de Barbieux s’étend entre les quartiers de l’Epeule, du Moulin et de Beaumont, il est limité au sud par la commune de Croix.
Au début du XIXe siècle, c’était une étendue de terres agricoles traversées par le chemin des Loups et celui de Barbieux. Entre 1828 et 1830 des travaux préparatoires à l’établissement d’un tunnel pour le passage du canal de Roubaix furent entrepris mais ceux ci durent être interrompus étant donné le caractère friable du terrain. En lieu et place du canal fut établi, en 1866, une promenade qui fut ensuite lotie et portera le nom de « boulevard de l’Impératrice », puis « de Paris ». Le long de ce boulevard, les industriels roubaisiens firent construire leurs hôtels particuliers.
Dix ans plus tard, les terrains situés dans le prolongement du boulevard servirent à créer le Parc de Barbieux en deux tranches : 1879-1886 puis 1903-1906. Le boulevard de Cambrai fut tracé en 1882 et celui de Douai en 1888. Ces deux boulevards faisaient partie du projet de boulevard de ceinture voté en 1867. Le long du boulevard de Cambrai fut construit, en 1894, la Maternité Boucicaut tandis qu’à l’extrémité du boulevard de Douai fut édifié, entre 1890 et 1894, l’Hospice de Barbieux.
En 1896, les Sœurs de la Congrégation dominicaine du Rosaire firent construire par l’architecte E. Thibeau leur institution qui comportait un pensionnat et un externat. Les réservoirs à eau des Huchons furent, quant à eux, bâtis à partir de 1885. La construction du premier réservoir fut suivie en 1892 par celle de deux autres dont l’un s’effondra en 1893, inondant le chantier de l’Hospice de Barbieux, à la grande surprise des entrepreneurs peu préparés à l’éventualité d’une inondation sur le point culminant de Roubaix.
Xavier Lepoutre